Biologie, agroforesterie et biodynamie.

Changement de rythme.

Quand on commence à se poser les questions les plus simples, quand on a détricoté tout l’enchevêtrement des pratiques acquises depuis plusieurs générations, on comprend que l’on a été amené à croire que l’homme doit dominer la nature pour en prélever son jus.

On a considéré le sol comme simple support, on a apporté des engrais, des désherbants, utilisé la phytopharmacie de synthèse, utilisé une mécanisation de plus en plus lourde et complexe, imposé notre rythme à la vigne, tout ceci au détriment de l’expression du terroir et de la sensibilité du vigneron.

Revenir à l’âme d’un grand vin de terroir n’est pas facile mais les résultats se mettent peu à peu en place. Il existe des connections secrètes entre chaque plante, une symbiose entre le monde animal et végétal qui favorise le bon développement de chaque espèce, l’équilibre qui permet au vigneron d’être moins interventionniste pour laisser au terroir la liberté de s’exprimer.

La réduction de moitié du vignoble, la plantation de treize cépages différents, l’utilisation à faible dose de cuivre et de soufre, la plantation d’une centaine d’arbres et d’arbustes par an, l’implantation d’espèces animales dans le vignoble, l’application d’infusion de plantes sur la vigne en phytothérapie, le semis généralisé de couvert végétal diversifié, l’arrêt de la mécanisation à outrance, sont autant de pratique que j’ai mis en place dans le souci de recréer une entité vivante, à l’équilibre et durable.

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“Le raisin d’une vigne à l’équilibre est capable de raconter son histoire.”

Un raisin qui n’est pas sous infusion de produits chimiques, à qui on ne demande pas d’atteindre un rendement dicté par décret législatif, se suffit presque à lui-même pour se transformer tranquillement en un grand vin.

Le travail du vigneron, à ce stade, est de disparaître le plus possible du processus de transformation pour ne pas risquer d’amener le résultat obtenu loin du devenir initial du raisin. Chaque intervention au chai ne doit être qu’une caresse, une aide, un accompagnement qui respecte totalement l’identité du terroir.

“Tous les raisins blancs et tous les raisins rouges sont ramassés à la main pour ne pas abîmer la vendange, ni les sols.“

"Les transferts de raisins ou de jus se font essentiellement par gravité pour conserver le plus possible l’intégrité de chaque baie. Les moûts blancs protégés de toute oxydation sont entonnés en fût de chêne.

Les extractions délicates en rouge se font par piégeage et infusion pour ne prendre que le meilleur. La mise en place avec acuité de toutes ses opérations privilégiant le respect du fruit me permet de réduire significativement, d’année en année, les apports de soufre dans mes vins et me montre à chaque millésime un peu plus du caractère de Montplaisir."